Pourquoi faisons-nous des choix malsains et improductifs, même quand nous savons que nous devrions faire mieux ?


Vendredi le 28 mai 2021. Temps de lecture = 4 minutes


Bon vendredi,

J’espère que tu as passé une belle semaine 😎

La plupart des gens te diront que leurs mauvais choix sont le résultat d’un « manque de volonté », mais les résultats de différentes recherches nous révèlent que la volonté ne fonctionne pas tout à fait de cette façon.

En fait, tu seras probablement surpris de constater à quel point tes petites décisions quotidiennes ont un impact sur la volonté dont tu disposes pour les choix importants. La bonne nouvelle c’est que tu peux faire certains choix simples qui t’aideront à maîtriser ta volonté et à prendre de meilleures décisions sur une base plus régulière. Mais avant de t’en dire davantage sur le sujet, j’aimerais te parler d’une étude publiée par la National Academy of Sciences dans laquelle des psychologues ont examiné les facteurs qui influencent le fait qu’un juge approuve ou non un criminel pour une libération conditionnelle.

 

Pourquoi certains criminels n’obtiennent-ils pas une audience équitable ?

Les chercheurs de l’étude ont examiné 1 112 décisions judiciaires sur une période de 10 mois. Toutes les décisions ont été rendues par un juge de la commission des libérations conditionnelles, qui déterminait s’il fallait ou non permettre au criminel de sortir de prison sous condition (dans certains cas, le criminel ne demandait pas une libération, mais plutôt une modification des conditions de libération conditionnelle.)

Maintenant, on pourrait supposer que les juges ont été influencés par des facteurs comme le type de crime ayant été commis ou les lois particulières qui ont été enfreintes, sauf que les chercheurs ont trouvé exactement le contraire. Les choix des juges sont influencés par différentes choses qui ne sont pas supposées avoir d’impact dans la salle d’audience. Et plus particulièrement, l’heure de la journée.

La figure ci-dessus représente la proportion de décisions en faveur des détenus par rapport à l’ordre des audiences durant la journée. Les points encerclés en rouge indiquent la première décision dans chacune des trois séances de décision de la journée. La ligne pointillée correspond à une pause repas.

 

Ce que les chercheurs ont découvert, c’est qu’au début de la journée, un juge était susceptible de rendre une décision favorable environ 65 % du temps. Cependant, à mesure que la matinée avançait et que le juge était épuisé de prendre de plus en plus de décisions, la probabilité qu’un criminel obtienne une décision favorable tombait régulièrement à zéro.

Sauf qu’après avoir pris une pause dîner (déjeuner pour mes ami(e)s européens), le juge retournait dans la salle d’audience rassasié et la probabilité qu’il prenne une décision favorable remontait immédiatement à 65 %. Finalement, au fil des heures, le pourcentage de décisions favorables retombait à zéro à la fin de la journée.

Peu importe le type de crime commis (meurtre, viol, agression, vol, détournement de fonds), un criminel avait beaucoup plus de chance d’obtenir une réponse favorable si son audience de libération conditionnelle était prévue le matin (ou immédiatement après une pause repas) plutôt que si elle était planifiée vers la fin d’une longue séquence de décisions.

 

La clé à retenir de cette étude

Le point important à retenir de cette étude est que ta volonté est comparable à un muscle. Et tout comme les réserves d’énergies qui sont stockées dans tes muscles, tes réserves de volonté vont diminuer à force de les utiliser tout au long de ta journée. Les chercheurs appellent ce phénomène : la fatigue décisionnelle.

Lorsque le juge d’une commission des libérations conditionnelles est fatigué de prendre des décisions, il va refuser davantage de demandes parce que c’est plus facile de dire non et de garder tout le monde emprisonné, plutôt que de débattre à savoir si une personne est suffisamment digne de confiance pour sortir de prison.

Et c’est exactement la même chose dans notre vie...

Chaque jour, on doit prendre un flot de décisions en continu. De petites décisions et de grandes décisions qui s’additionnent toutes et qui finissent par nous épuiser et nous laisser déficients cognitivement. C’est pour cette raison que le soir venu, on va souvent avoir tendance à sauter notre séance d’entraînement et choisir la décision facile qui consiste à passer des heures à regarder notre dernière série préférée sur Netflix (souvent avec un bol de crème glacée ou des croustilles en bonus). 

La même chose est vraie si tu as de la difficulté à trouver la volonté de travailler sur ton projet d’entreprise en soirée ou de te préparer un repas santé pour souper (dîner).

Donc en conclusion, la raison pour laquelle nous faisons souvent des choix improductifs et malsains (même quand on sait qu’on devrait faire mieux), c’est à cause de la fatigue décisionnelle.

Mais malgré le fait qu’on soit tous confrontés à cette fatigue décisionnelle, il existe plusieurs façons d’organiser notre vie et de planifier nos journées pour maîtriser notre volonté. Je t’en parlerai plus en détail, la semaine prochaine.

Avec Amour ❤️ et Gratitude 🙏🏻

 

Étienne « Tony Cee » Chartrand, M.Sc, MBA

Coach professionnel certifié par l'Institut des Neurosciences Appliquées

Créateur du Journal Triomphal©

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